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Web |
- Les temps de la vie quotidienne, le temps
des villes sur l'agenda politique
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http://www.ville.gouv.fr/infos/dossiers/temps.html
Morceaux choisis :
harmoniser les horaires des services avec la vie des
citoyens.
“Le temps des villes” qu’est-ce que
c’est ?
Il s’agit, pour résumer, de faciliter la vie quotidienne
des citoyens, de concilier « la ville qui travaille, la
ville qui dort et la ville qui s’amuse » (Luc Gwiazdzinski)
- La ville, d'un temps à l'autre
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Temporalistes, n° 32, mars 1996, pp. 8-15
Claude Jacquier, Chargé de recherches au CNRS, Laboratoire
CIVIL de Grenoble, France.
http://www.sociologics.org/temporalistes/home
Morceaux choisis :
En cette fin du XXe siècle, les villes connaissent
une sorte de renouveau de leur rôle et de leur pouvoir politique.
Leur poids économique et social sans précédent
dans les Etats-nations, leur branchement sur les flux d'informations
et de communications mondiaux, leur inscription dans des réseaux
de ville régionaux et internationaux par nature non hiérarchisés,
le mouvement généralisé de décentralisation
des pouvoirs et de déconcentration des services étatiques
ont considérablement renforcé le poids des villes
comme acteur politique à côté des acteurs traditionnels
que sont les Etats et les régions.
La ville et le temps de l'accumulation
La ville est ainsi du temps accumulé qui génère
du temps, du rythme et de la durée. C'est une machine énergétique.
Lieu d'accumulation de ressources et de marchandises sur un espace
restreint, la ville est caractérisée par ses hautes
densités, c'est à dire un rapport optimum de l'espace
et du temps. Comme le dit François Dagognet, la ville engrange
le passé et le préserve, elle amoncelle pour lutter
contre l'espace et la dispersion qui la frappe (4). Lieu de concentration
des énergies, la ville est capable de générer
une pulsation organisatrice de son environnement.
Espace de déploiement des forces économiques,
marchandes puis capitalistes, les villes substituent progressivement
aux rythmes traditionnels calqués sur les cycles naturels,
le temps scandé et continu de la mécanique. Le temps
poreux et vagabond des activités artisanales et manufacturières
devient le temps de production compact et sans faille, le temps
d'airain de la fabrique qui s'affranchit brutalement des rythmes
journaliers diurnes et nocturnes, hebdomadaires ou saisonniers.
Le temps de travail devient l'instrument essentiel de la mesure
de toutes valeurs. Adam Smith en fait la mesure de la richesse des
nations et Karl Marx l'aune du système d'exploitation de
l'homme par l'homme.
La juxtaposition et superposition des activités
et des pratiques conduisent à un enchevêtrement des
temps, des rythmes et des durées où voisinent oppositions
de phases et résonances pour fabriquer une multiplicité
de paysages temporels.
La ville et la tentation de nier le temps
accumulé
Qu'il s'agisse d'ensembles urbains autosuffisants ou
de spécialisation fonctionnelle des territoires, le principe
sous-jacent est d'empêcher une superposition des temps et
des rythmes des activités urbaines considérées
comme nécessairement conflictuelles. La ville est pensée
comme une juxtaposition de fonctions se dérobant dans des
espaces parfaitement identifiés et distincts. Chaque morceau
de ville est un espace-temps autonome, le fonctionnement de la ville
globale supposant un appareil de régulation distinct qui
fait appel à des systèmes contraignants et répressifs.
Ce modèle et surtout sa version moderne, le
fonctionnalisme, s'impose au XXe siècle dans les villes européennes
et en particulier dans les décennies de l'après-guerre.
Signes annonciateurs d'une crise du modèle productiviste
? Quoi qu'il en soit, on assiste à une redécouverte
du patrimoine et à une réhabilitation du temps accumulé.
Avec l'engouement pour le charme discret des vieilles poutres et
des vieilles pierres, le temps du "revival" a sonné.
La ville n'est plus, si elle l'a jamais été,
soumise à une même temporalité et à un
même rythme. Avec la flexibilisation et l'individualisation
généralisée du temps de travail, le découplage
entre temps d'activité et temps de la production, la superposition
parfois conflictuelle de rythmes et de temps différents,
le passage de la gestion des stocks aux flux tendus, il faut introduire
dans le gouvernement des villes ce que l'on appelle aujourd'hui
la planification temporelle.
- Les rythmes en milieu urbain et leurs représentations
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Temporalistes, n° 32, mars 1996, pp. 3-4.
Cynthia Ghorra-Gobin, Professeur à l'Institut d'Etudes Politiques
de Paris, France.
http://www.sociologics.org/temporalistes/home
Les agencements et relations temporels de la vie urbaine
se réalisent au hasard ou bien selon l'a priori de la représentation
acquise et entretenue d'une temporalité par elle-même
régulatrice. Si l'on se propose de parvenir à une
vie urbaine plus harmonieuse et plus conviviale, il convient de
susciter des études concrètes et approfondies sur
les besoins temporels des citadins selon leurs conditions d'existence,
leurs goûts et leurs habitudes, ainsi que sur les temps et
rythmes en usage dans telle ou telle ville, le plus souvent subis
par une part importante de ses habitants et ignorés par...
ses bâtisseurs !
- Les mutations urbaines s'accélèrent
alors que les sciences sociales marquent le pas. De la problématique
du débat en démocratie
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Temporalistes, n° 32, mars 1996, pp. 16-19.
Cynthia Ghorra-Gobin, Professeur à l'Institut d'Etudes Politiques
de Paris, France.
http://www.sociologics.org/temporalistes/home
Un constat : le décalage du temps de la recherche
et du temps des mutations urbaines.
Comment faire vivre ensemble selon un même rythme urbain
des personnes qui ne relèvent ni d'une même culture
ni d'un passé commun ? Quels lieux urbains seraient-ils propices
aux rencontres, aux discussions, aux projets d'avenir pour ceux-là
même qui ne parviennent pas à découvrir un sens
à leur existence et qui expriment par la violence leurs peurs
et leurs angoisses ? Comment créer ou recréer le lien
social que chaque jour qui passe distend, s'il n'est déjà
définitivement rompu ?
Accélérations différentielles et
distorsions des temps urbains.
L'urbaniste Paul Virilio insiste sur la diffusion des nouvelles
technologies de communication qui permettent à chacun d'entre
nous de vivre des événements de la planète
entière en temps réel, pour expliquer le rythme accéléré
des changements.
Notre perception de l'espace et du temps se modifie.
A l'instar du système socio-économique, la ville
vit, désormais, à la fois selon les rythmes du "global"
et ceux du "local". Elle doit s'insérer dans le
flux des productions et des transactions qui se décident
à tout moment dans l'ensemble du monde, tout en assurant
et protégeant la vie quotidienne de ses habitants. Les deux
temps, global et local, s'articulent l'un sur l'autre.
Il faut alors innover dans la hâte sinon la précipitation.
La conception de la ville nouvelle reposait sur le principe du
zonage, c'est à dire la séparation des quartiers selon
des fonctions définies et des populations ad hoc et selon
le principe de l'utilisation de l'automobile comme mode de déplacement
privilégié.
Réduire le décalage de la recherche et
de l'action collective.
Parmi toutes les évolutions urbaines qui se produisent à
l'heure actuelle celles qui touchent aux rythmes de vie, notamment,
demeurent insuffisamment étudiées.
Ne conduiraient-elles pas selon les populations et les divers quartiers
où elles se rassemblent par affinité, à des
distributions différentielles de temps calendaires ? Dans
la journée, dans la semaine, dans l'année. Quelles
seraient alors les conséquences pour la ville ?
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